Le lycée de Tidsid est plus petit que le Nimm de TunT2, il y a juste une grande cour, avec le bâtiment des Bureaux à gauche, la cantine à droite, et les salles de classe dans le bâtiment du fond. La cantine, elle sert aussi de salle des fêtes, mais les copains disent que c'est pas souvent qu'il y a la fête dans les assiettes.
Le lycée est planté tout près de la maison d'Amblain, et une fois j'ai entendu des adultes dire que c'était son père, Anastor, l'homme le plus riche de Tidsid Canyon, qui avait donné ce terrain-là exprès.
Mais quand je suis arrivé, j'étais content de revoir les copains, et j'étais prêt à sourire à tout le monde !
Oui, j'étais content de voir que tout se passait comme avant...
Olivier, toujours fatigué, qui attend déjà l'heure de rentrer, Tilgann, qui cherche une victime pour lui raconter dans le détail combien de temps il a passé sur sa machine à muscles... Oh... pauvre Gaia, on dirait que c'est son tour !
Gaia s'est rapprochée de la Grosse Pomme qui trône au milieu de la cour. Elle a encore mis une nouvelle tenue ! C'est joli, ces rayures nuit-mûres-lagon, mais ça me fait froid, ces couleurs-là, décidément.
Tilgann, lui, il ne la regarde même pas, il va juste la noyer sous son babillage d'étourneau et son rire idiot... Ca fait "hin hin, hin hin" quand il rit.
Mais où est Nicole ? Je ne vois pas Nicole !
Moi qui disais que je redoutais de revoir Nicole au milieu de tous les copains, et...
Ah ! La voilà ! Evidemment, elle n'est pas toute seule, elle bavarde avec Murianne, et il y a Amblain, juste derrière, il piétine déjà devant la porte de la classe, comme s'il était impatient d'aller travailler !
Elle a bien vu que j'étais là, mais d'abord elle a fait semblant d'être passionnée par ce que lui racontait Murianne, et alors j'ai compris que nos retrouvailles seraient plus broussailleuses que je l'avais prévu.
Ah ! Si je l'avais froissée, je lui lisserais les feuilles, mais là, elle se replie sans que j'y puisse rien, alors ce sera encore plus noueux de se réconcilier.
Je suis allé vers elle, et je lui ai dit en ouvrant les rameaux "Bonjour Nicole, me revoilà ! Je suis si content de te voir !"
"Tiens, Techet ! Te voilà de retour ? Peut-être cherches-tu tes nouvelles amies, Ifana et Gaia ? Elles sont par là-bas, je crois." Et elle commençait déjà à me tourner le tronc, alors j'ai vibré le plus touchant de mes chants...
"Oh... Nicole ! Ne me transperce pas ! Je sais que tu es en éruption contre moi, mais je ne peux pas continuer à vivre sans me nourrir de ton regard ! Tu me manques trop, je pense à toi dès que la rosée perle, et bien après que la nuit tombe !"
| | | | | Si tu veux que je me traîne à tes genoux, je ramperai par terre
| | Si tu veux que je t'offre des fleurs, je t'en cueillerai chaque jour (euh... à partir de demain) | | Si tu veux que je te fasse rire, je porterai un chapeau ridicule
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Et pendant que je parlais, j'ai senti qu'elle lisait en moi les mots que je ne prononçais pas... Quand tu souris, je m'épanouis Quand tu souffres, mon coeur se serre Quand tu es là, je ne vois que toi Quand tu me fuis, je ne vis plus
"Oh... Techet ! Pourquoi ne m'as tu pas dit tout ça plus tôt ? Quand il était encore temps ?
Mais tu m'as abandonnée pendant si longtemps ! Imagines-tu toutes les heures que j'ai passées à attendre devant le téléphone ?"
"Mais Nicole, laisse-moi défricher..."
"Et maintenant tu voudrais que tout recommence comme avant ? Que j'oublie que tu m'as ignorée pendant des semaines ?"
"Crois-tu que je n'ai pas vu que tu m'as évitée plusieurs fois, pas plus tard que l'autre jour au Mall ? Je sais que tu as été perturbé par les nouvelles de ta planète, mais que représente pour toi notre relation ? Ah ! Pour les sorties et les câlins, tu sais me trouver, mais pour les conversations sérieuses, je n'existe plus ? Et tu te tournes ailleurs ?"
"Tu m'as blessée, Techet, car moi, je ne demandais qu'à t'aider. Et je croyais que tu avais confiance en moi."
Et pendant qu'elle me tempêtait la ramure, j'ai lu en elle les mots qu'elle ne prononçait pas... Si tu savais comme je me sentais seule pendant tous ces jours où je me réfugiais dans mes rêves pour que nous soyons enfin réunis, Toi aussi, tes regards m'ont tant manqué, tu me semblais si loin, Techet, qu'importe ce que pensent mes parents ! Techet, Techet, serre-moi dans tes bras Techet, Techet, Techet, je m'enivre de ton nom
La rosée me montait aux prunelles, alors je me suis approché d'elle si près, si près que je crois que je l'aurais embrassée là, devant tout le monde !
Et c'est là que j'ai été séché par la voix d'Ylanda:
"Eh bien, Monsieur Techet ! Les absences inexpliquées ne vous suffisent plus ? Vous vous livrez à des ébats publics ?"
Ca me fait toujours ça avec elle: je ne comprends pas ses mots, mais je me sens moulu comme un tas de bûchettes.
"Quant à vous, Mademoiselle Nicole, je suis curieuse de connaître la réaction de votre mère lorsqu'elle sera informée de votre comportement."
"Allez ! Mesdemoiselles, Messieurs, il est l'heure ! Veuillez entrer en classe !"
"Mais M'dame, on a cours avec Filbert, pas avec vous !"
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